Aux côtés du Ministère de la Santé Publique, de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et de plusieurs autres partenaires dans la lutte contre la 10ème épidémie de la maladie à Virus Ebola, les Centres Africains de Contrôle et Prévention des Maladies (AFRICA CDC) étendent leurs tentacules dans la riposte menée au Nord-Kivu et en Ituri. A environ vingt jours depuis la notification des premiers cas dans la Zone de Santé de Kalunguta, Territoire de Beni, gestionnaire d’alerte, épidémiologiste et socio anthropologue travaillant pour le compte d’AFRICA CDC prêtent mains forte sur le terrain. Entre flambée de cas et réticence communautaire, ils intensifient des efforts pour contenir la chaîne de contagion virale.
En effet, cette zone de santé a connu une surmorbidité et surmortalité que l’on ne peut accepter pour peu que l’on aime ou que l’on respecte la vie . voilà pourquoi la synergie des efforts a amené tous les partenaires et le ministère à descendre sur le lieu reculer la MVE. Aujourd’hui, avec 21 cas notifiés dont 8 internés au CTE et 13 décès y compris les probables, des contacts engendrés sont suivis quotidiennement par les relais communautaires, civiles comme militaires, supervisés par un épidémiologiste, volontaire d’AFRICA CDC.
Pour faciliter leur travail, ils ont été dotés d’outils constitués essentiellement de thermoflashs, fiches pour définition des cas ainsi que des boots et imperméables pour faire face aux intempéries. Ils bénéficient également des séances de briefing et débriefing qui contribuent activement à l’optimisation des résultats. Une fois un cas suspect détecté, l’alerte est remontée au niveau de la sous-coordination de Butembo qui gère la contrée pour des raisons d’accès, l’axe Beni-Kalunguta étant impraticable.
Dans le souci d’outiller davantage les acteurs sociaux impliqués dans cette lutte acharnée contre la maladie à virus Ebola, le socio anthropologue d’AFRICA CDC a sensibilisé sur la nécessité de l’engagement communautaire et les tactiques à développer relativement aux réalités sociologiques de la contrée. Une option capitale dans le combat mené contre les rumeurs, des goulots d’étranglement pour la riposte.
Identifié comme zone rouge suite aux récurrentes incursions des rebelles MAI-MAI, Kalunguta a reçu un cas confirmé de Beni ayant échappé aux équipes de la riposte. Après des négociations avec les leaders du village, une mission d’investigation a été organisée pour examiner la flambée des cas. Cette investigation avait permis d’identifier les causes et activer le plan de contingence pour ce nouveau foyer épidémique. En dépit de quelques réticences, dont la dernière en date a été enregistrée le 13 Novembre 2018 (où les agents commis à la riposte ont reçu des coups et blessures de l’essor de la thanatologie dans l’Aire de Santé de KANYIUNGA), les habitants du village se sont montrés coopératifs et la vaccination se poursuit avec le concours de la Police Nationale Congolaise et des Forces Armées de la RDC. Il y a lieu de signaler que dans ce coin de la province, un grand mouvement des malades et des contacts est observé de Beni vers Butembo. Ces déplacements mettent à l’épreuve la dynamique classique de contrôle de l’épidémie et émousse tous les efforts inlassables et persévérants conjugués par les équipes de riposte dans le contrôle de la MVE d’une part et d’autre part la population non encore bien engagée fait souvent heurter les acteurs de la riposte aux ardeurs de leurs forces.
A noter qu’en plus de Kalunguta, l’Union Africaine par son Agence Spécialisée AFRICA CDC déploie ses volontaires à travers les villes de Butembo, Masereka, Beni, Goma, Lubero et Tchomia. Une équipe mixte constituée d’épidémiologiste, techniciens de laboratoire, experts en prévention et contrôle des infections, communicologues et socio-anthropologues. Sur terrain, ils mettent tout ce qui est à leur pouvoir pour arrêter la circulation du virus d’Ebola en adéquation entre autre avec l’appel du SG des nations unies : ’’Des infiniment petits appelés virus d’Ebola voyagent clandestinement sans passeports ni visas et ne respectent pas les limites des frontières. Aucune Zone de santé du Nord Kivu n’est vraiment en sûreté. Tant que la porte sera ouverte, le Nord Kivu sera toujours envahi’’