Cinq mois après la déclaration de la maladie à virus d’Ebola (MVE) dans la Province du Nord-Kivu en République démocratique du Congo (RDC), les agents affectés à la riposte continuent d’enregistrer de nouveaux cas confirmés car de plus en plus de personnes ont été infectées ces dernières semaines.
Durant la dernière semaine de janvier 2019, une augmentation significative des cas d’Ebola a été observée à Katwa, Butembo, Musienene, Kyondo, et un nouveau cas confirmé à Kanyabayonga, un village situé à quelques kilomètres de la frontière avec le Rwanda. On a signalé une augmentation de 65% du nombre de nouveaux cas confirmés à Katwa et Butembo.
Bien qu’il s’agisse de la première flambée de la MVE avec de nombreux traitements préventifs et curatifs déployés pour protéger la population contre l’infection, le comportement négatif des membres de la communauté entrave les progrès dans le contrôle de la propagation de la maladie.
Les responsables de la riposte affirment que la majorité des nouveaux cas confirmés identifiés à Katwa sont des contacts réticents qui ont refusé la vaccination et le suivi. La forte densité de population et la mobilité constante de la population sont d’autres facteurs qui alimentent la propagation.
“La principale difficulté à Katwa est la réticence des parents des cas confirmés. La majorité des nouveaux cas confirmés identifiés dans la zone sont des contacts réticents qui ont refusé la décontamination, les mesures d’hygiène, la vaccination et le suivi des contacts”, a déclaré le Dr Polydore Ngoma Phoba, Chef de l’équipe de Prévention et Contrôle des Infections à Butembo.
En tant que plaque tournante commerciale, la population du Nord-Kivu se compose principalement de commerçants et d’agriculteurs très mobiles. La province a également connu des conflits armés ces dernières années.
Bon nombre des contacts hésitent à se présenter pour la recherche ou le suivi parce qu’ils croient à tort qu’Ebola est un complot du gouvernement pour déstabiliser leur communauté.
En réponse à ces défis, CDC Afrique et autres partenaires à la riposte multiplient en priorité des efforts pour renforcer la surveillance dans les établissements de santé publics, privés et traditionnels et au niveau communautaire parmi les prestataires de soins et la population en général.
Le 23 janvier 2019, Dr Jacques Mokange, Epidémiologiste et volontaire au sein de CDC Afrique, a conduit un dialogue avec les équipes communautaires de surveillance, de communication, de prévention psychologique, de prévention et contrôle des infections dans la Zone Sanitaire de Tulizene de la Zone Sanitaire de Katwa, sur le dépistage des cas et le suivi des contacts. Il s’agissait de renforcer leur capacité à appuyer les efforts d’intervention dans la région. Au cours du dialogue, il a souligné la nécessité d’intensifier le dialogue avec les membres de la communauté et de renforcer la coordination avec les autres partenaires pour réussir à juguler l’épidémie.
“Certes, les difficultés sont énormes sur le terrain avec toutes les rumeurs, résistances, réticences et attaques des équipes de la riposte, mais avec la contribution de toutes les parties prenantes, y compris la communauté, nous sommes certains que la chaîne de transmission de ce virus sera rompue au Nord-Kivu,” a déclaré Dr Mokange.